Nager en eau froide, est-ce bon pour la santé?
Il faut distinguer plusieurs choses: le contact soudain avec l’eau glacée, le risque d’hypothermie pendant la nage et les conséquences à long terme de la pratique de la natation en eau froide.
Au moment-même
Le choc du contact avec l’eau glaciale provoque une poussée d’adrénaline et une hausse subite de la fréquence cardiaque. Le “gasp reflex” consiste à avoir le souffle coupé pendant quelques secondes; il est souvent suivi d’une hyperventilation. Il faut savoir à l’avance que l’organisme réagit de cette façon et s’y préparer. Avant de se lancer, la plupart des ‘ours polaires’ se préparent en faisant du jogging, du stretching, etc. Plus vous chauffez le corps, mieux vous supporterez le froid.
Le pic de tachycardie et l’exposition du corps à un froid intense sont des conditions qui mettent le cœur à rude épreuve. C’est pour cette raison que nous exigeons de tous ceux qui nagent sous la température de 16 °C un certificat médical et un ECG à l’effort réalisé par un médecin du sport ou un cardiologue. La visite médicale doit être répétée chaque année; la fréquence du test à l’effort dépend de l’âge: tous les 5 ans jusqu’à 45 ans, tous 2 ans de 45 à 55 ans, et chaque année à partir de 55 ans.
Le risque d’hypothermie
La température normale du corps se situe aux alentours de 37°C, avec des variations selon les individus. Lorsqu’il est plongé dans l’eau froide, notre corps réagit en fermant les vaisseaux sanguins de la peau (vaso-constriction) afin de diminuer les pertes de chaleur et de garder le sang « chaud » pour les organes nobles (cerveau, cœur…).
Notre couche de graisse sous-cutanée est un excellent matériau isolant, très efficace pour maintenir plus longtemps notre température corporelle. Pour cette raison, les personnes très maigres ne supportent pas bien le froid, et encore moins la nage en eau froide. Il faut savoir que le corps se refroidit 25 fois plus vite dans l’eau que dans l’air !
On parle d’hypothermie lorsque la température centrale est inférieure à 35°C. Les premiers signes d’hypothermie sont les frissons continus, l’engourdissement des mains et des pieds, la diminution de la coordination des mouvements et le ralentissement des mouvements.
Si le nageur ne sort pas de l’eau à ce moment apparait un certain degré de confusion ou d’hébétude. Le nageur a l’impression qu’il peut encore continuer à nager car il perd la conscience du danger. Son élocution se ralentit, il n’articule plus correctement, il semble absent.
Il est important de savoir déceler ces signes chez les personnes qui nagent avec vous. Il faut alors insister pour les sortir de l’eau et les réchauffer progressivement : les sécher et les envelopper dans une couverture, leur donner des boissons chaudes et sucrées (jamais d’alcool !)
Un danger particulier de l’hypothermie est qu’elle peut provoquer des troubles du rythme cardiaque, mais un réchauffement trop rapide également ! La vitesse idéale de réchauffement est en général de 1°C par heure. Il ne faut donc en aucun cas immerger brutalement une personne en état d’hypothermie dans un bain chaud, car la vasodilatation brutale que cela entraînerait pourrait surcharger son cœur.
Il est intéressant de savoir que la température corporelle continue à chuter une fois que l’on est sorti de l’eau froide. C’est en général après 20 à 30 minutes qu’elle est la plus basse.
La pratique à long terme
Il existe très peu d’études scientifiques sérieuses à ce sujet. Les habitués de l’eau froide sont nombreux à dire qu’ils se sentent bien mieux depuis qu’ils “sont tombés dedans”. Certains constatent une amélioration de leur condition physique, de leur résistance aux infections, de leur asthme ou de leur arthrose. Que dit la science à ce sujet ? (à compléter)